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J’aurais voulu l’inventer : le cadre de plaque Sport Chalet

Aux USA, les plaques d’immatriculation ont besoin d’un cadre pour les tenir. Évidemment, au pays du marketing, les vendeurs de voitures ont vite fait d’accoler leur marque à ce cadre. Cependant, certains préfèrent acheter des cadres personnalisés : avec des palmiers ou recouverts de faux diamants ou encore aux couleurs des Lakers.

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C’est sur ce marché que Sport Chalet, une enseigne de magasins de sport a fait un joli coup. Dans chaque magasin Sport Chalet, vous pouvez emmener gratuitement un cadre de plaque avec l’inscription « I’d rather be XXX » , XXX étant le nom de votre sport favori. Quelques exemples :
– I’d rather be surfing (je préfèrerais être en train de surfer)
– I’d rather be cycling (je préfèrerais être en train de faire du vélo)
– I’d rather be hiking (je préfèrerais être en train de randonner)
– I’d rather be skating (je préfèrerais être en train de faire du skate)…
… vous saisissez le concept. Bien évidemment, Sport Chalet apparait également sur le cadre.

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Pourquoi ce produit est-il génial ?

Tout d’abord, il est gratuit et tout le monde peut l’utiliser. L’enseigne ratisse large, comme l’est sa clientèle.
Ensuite, cet objet publicitaire tout simple n’est pas directement lié au métier de Sport Chalet. A Priori rien ne prédestine une enseigne de matériel de sport à lancer un produit automobile. Or, c’est un carton, et pas seulement parce que les sportifs clients de Sport Chalet possèdent également une voiture mais surtout parce que le message délivré par leur voiture est clair : je suis sportif avant tout et vivement que j’arrive à la plage / à la montagne / au skate park (rayez les mentions inutiles). C’est le contrepied de la voiture : « je suis en train de conduire, mais je préfèrerais être en train de pratiquer mon sport favori »…
Enfin il est communautaire. Les autres automobilistes avec une plaque « Nissan of Santa Monica » vont vouloir eux aussi afficher leur appartenance à une tribu sportive et changer leur cadre de plaque ringard.

Je vous laisse, je vais chez Sport Chalet me procurer le cadre « I’d rather be starting Up my company » !

Et vous, avez-vous pensé à toucher vos prospects dans un domaine qui n’est pas le vôtre mais où vos valeurs ont du sens ? Avez-vous d’autres exemples de telles pratiques marketing ?

J’aurais voulu l’inventer : Clean Bottle

Que peut-on bien inventer de plus ? Ce produit est si simple que tout a déjà été fait ! On peut souvent se retrouver face à ce genre de remarques au moment de démarrer un projet innovant. Voici un bon exemple pour clouer le bec aux « anti-innovation »…

Clean Bottle est un produit inventé en Californie et qui veut révolutionner… accrochez-vous… les bidons d’eau pour vélos ! Quoi de plus bête qu’un bidon en plastique qui vient s’accrocher sur n’importe quel vélo avec pour seul but d’épancher sa soif ?!

Le produit Clean Bottle, comme son nom l’indique permet de répondre à un besoin tout simple : pouvoir laver facilement son bidon après le sport (ou plus souvent après que l’eau ait croupi 3 semaines dans le garage, le temps que l’on ressorte le vélo !). Les plus belles inventions sont les plus simples : on n’arrive pas à laver le fond ? Alors pourquoi ne pas permettre au fond de se dévisser ? Comme ça, on peut nettoyer des deux côtés et la bouteille reste propre.

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La bouteille existe depuis des millénaires. Le bidon en plastique depuis des dizaines d’années… Pourquoi personne n’a jamais pensé à faire un accès par le fond ? Pourquoi ai-je moi même fait des dizaines de vaisselles de biberons, de bidons ou de carafes d’eau (la palme revenant sans conteste à la théière !!), à galérer pour nettoyer dans tous les recoins sans jamais me demander si il n’y avait pas un moyen de se simplifier la tâche ? Les bonnes idées découlent toujours des bonnes questions.

Qui est partant pour révolutionner la brosse à biberons (j’étais parti sur la brosse à chiottes, mais je me suis ravisé !) ou encore le pot de fleur ?

PS : le site internet de Clean Bottle propose une promotion 3 achetés, 1 gratuit… Je trouve cette promo complètement en décalage avec le produit. Si il est si génial, on n’aurait besoin que de 1 ou 2 bidons… et pas de bidons de rechange au cas où… Aveu de faiblesse ?

J’aurais voulu l’inventer : le Snuggie

Et pourtant, ce produit est minable… qualité limite, utilité discutable, design horrible…

Le produit consiste en un carré de tissus polaire avec deux manches cousues dessus. C’est tout, pas de système de fermeture, d’attache, de poches ou n’importe quoi d’autre. Et bien sûr, les designs des tissus couvrent une large panoplie, du zèbre ou léopard jusqu’aux Lakers. L’argument de Snuggie ? Une couverture avec des manches.

Mais alors pourquoi diable aurais-je voulu l’inventer ? Eh bien parce que ça se vend bien ! Tout ça grâce à des publicités tout sauf ordinaires. Snuggie joue sur le ridicule et sur son image pépère et mémère pour finalement devenir le cadeau fun à faire à ses proches pour rigoler.

Comme je le disais dans l’article Moche et Cheap, oui mais vendeur ! la communication est pleine de mystères et apporte chaque jour son lot de surprises. Il faut étonner, sortir du lot plus que faire propre et bien comme tout le monde. Voici donc quelques publicités du Snuggie… et elles sont toutes comme ça !

Fred Vanore Snuggie Retail 30 Sec Blue Moon… by BlueMoonStudios1

Il y a, bien sûr, des centaines de vidéos parodiant les pubs du snuggie et tout cela ne fait qu’accentuer le côté kitsch et ridicule du produit. Ce qui est fascinant, c’est que c’est probablement voulu et même calculé minutieusement dès le départ ! Et je n’ai pas honte de dire que moi même, j’ai acheté un snuggie pour ma petite soeur pour noël ! Le produit se vend environ 20 $ ici. Quand on sait que les plaids en polaire chez Ikea coûtent 3 $, on imagine la marge confortable que Snuggie fait sur ses ventes !!

Donc après réflexion, j’aurais pas forcément voulu l’inventer, mais j’aurais bien voulu le vendre de cette manière là le Snuggie !

J’aurais voulu l’inventer : les LEGO

Quelle belle invention que celle de la brique LEGO ! C’est le jouet dont on se rappelle avec nostalgie et que l’on veut transmettre à ses propres enfants.

L’histoire du LEGO mérite que l’on s’y attarde un peu.
Au départ, le futur inventeur de la brique la plus connue au monde fabriquait des jouets en bois, essentiellement des autos. Il a décidé un jour d’y ajouter des décors que l’on pourrait construire soi même. Les premières briques LEGO étaient donc en bois. Il aura fallu 2 incendies consécutifs pour convaincre la petite entreprise de se passer du bois et de dire bonjour aux matières plastiques. Sans ces événements, il est fort probable que la firme n’ait jamais eu le succès qu’on lui connaît aujourd’hui !
Mais les LEGO avaient encore un problème majeur : ils ne tenaient pas bien les uns sur les autres… certaines constructions relevaient de l’équilibre ! En effet, les premières briques avaient bien les 8 petits ronds en relief sur le dessus, mais le dessous n’était que du vide. Il faudra attendre 8 ans pour que la solution apparaisse : des petits tubes (3 exactement) sont positionnés en dessous et viennent fixer parfaitement les deux briques l’une sur l’autre. Dès lors, il devient possible de les imbriquer de toutes les façons possibles et imaginables à tel point qu’il paraitrait que si vous avez 6 briques 4×2 de la même couleur, il existe alors 915 103 765 possibilités d’arrangement différents…

C’est ça toute la magie du LEGO : un produit ultra simple (même si sa conception ne le fût pas forcément) qui offre une infinité de possibilités. Et rien que pour ça, j’aurais bien voulu l’inventer la brique LEGO !

L’objet est devenu culte avec maintenant tout un ensemble de produits dérivés, du disque dur externe au parc d’attraction…

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J’aurais voulu l’inventer : le ramasse balle de tennis

Aucun domaine n’échappe à l’innovation. Et quand il s’agit de faire plaisir à nos petits compagnons à poils, on est prêts à acheter n’importe quoi pourvu que ce soit pratique !

Voici donc le Ramasse balle de tennis pour chiens ! Comme le chien s’en fiche que l’on ramasse sa balle, cet outil ingénieux permet aussi de la lancer (Youpiii répond le chien !). Ce produit n’est peut être pas aussi parfait que Sophie la Girafe ou aussi original que le canoë transparent, mais il comble un besoin simple : jouer avec son chien sans « s’embaver » les mains.

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Parfois, ce sont des idées toutes simples qui marchent très bien !

Au passage, j’ai pu découvrir l’éventail des ramasse balles de tennis pour les humains, vous savez, ceux qui jouent au tennis… Voici donc quelques illustrations :

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Celui-ci se retourne pour devenir un panier à hauteur d'homme... ingénieux !

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J’aurais voulu l’inventer : Sophie la Girafe

Ce produit est parfait. Il n’a jamais fait l’objet d’une grande campagne publicitaire ou d’un martelage quelconque.

Sophie la Girafe s’est imposée lentement mais sûrement grâce à une conception sans faille. Entre autres avantages, on relève que Sophie (qui porte ce nom car elle a été lancée le jour de la Sainte Sophie) est fabriquée entièrement à partir de matériaux et peintures naturelles, possède différentes zones de préhension de tailles adaptées à chaque age (pattes, cou, corps), couine lorsqu’on la presse, propose des zone de dureté différentes idéales pour faire ses dents…

Aujourd’hui, quel bébé qui naît en France ne reçoit pas une (voire deux ou trois…) Sophie La Girafe ? Il y aujourd’hui en France plus de Sophie que d’habitants ! Et les Etats-Unis commencent à être conquis eux aussi : ils vont prochainement devenir le premier marché de Sophie La Girafe.

Quelles leçons peut-on tirer de cette réussite insolente ? Pourquoi Sophie a résisté à toutes les contre-attaques des « Gros » de l’industrie du jouet ?
Sophie fait appel à 4 sens (voire 5… le goût doit être particulier…) : Ouie, toucher, odorat (caoutchouc naturel) et vue. Je fais partie de ceux qui croient qu’un produit doit faire appel à plusieurs sens et de façon naturelle. Le succès des écrans tactiles le montre bien.
Par ailleurs, lorsqu’un produit est parfait et que sa cible ne change pas de goûts, il n’y a pas grand chose à faire. D’ailleurs, le produit n’a presque pas évolué depuis son lancement en 1961, contribuant à en faire un mythe. La preuve en est que pour ses 50 ans, Sophie a été relooké par des artistes, créateurs ou entreprises célèbres pour une vente aux enchères. La consécration de la Girafe ?

Un bel exemple à suivre en tout cas.