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Ne pensez pas à la place de vos clients

Vous est-il déjà arrivé de regarder un film dont tout le monde vous avait dit le plus grand bien et finalement en ressortir déçu ? Vos plus beaux souvenirs de vacances n’étaient-ils pas des lieux / évènements / rencontres totalement inattendus ? Il y a probablement une leçon de business à tirer de tout cela.

Comment dois-je promouvoir mes produits ?

Promouvoir un produit est une tâche délicate. Pour un novice tel que moi, il me semblait tout d’abord important de mettre en avant les fonctions du produit et de montrer tous les usages possibles d’un SteadeeGo ou d’un SlideeGo. Cette méthode a cependant deux gros inconvénients à mes yeux :

1) Même pour un produit technique, donner trop d’informations est décourageant pour le prospect. Au mieux il se concentre et tente d’ingérer tout le descriptif, au pire il zappe rapidement. Pensez aux publicités pour ordinateurs avant l’iMac… et après. Il vaut mieux montrer ce que fait le produit plutôt que comment il le fait.

2) Le client qui connait le produit sur le bout des doigts avant de l’acheter n’a plus rien à découvrir par lui même. C’est exactement comme aller voir un film dont chaque scène vous a été décrite en détails. À l’inverse, une fois la curiosité titillée et après avoir rassuré l’acheteur (prouver au minimum que le produit marche), le client est libre de découvrir de nouvelles façons d’utiliser le produit et s’empressera de partager ses découvertes.

Un exercice difficile

C’est bien évidemment plus facile à dire qu’à faire. Personnellement, j’ai tendance à en mettre trop, à craindre que le prospect ne voie pas tout le potentiel du produit. C’est aussi un exercice de style. Aussi simples paraissent les publicités pour l’iPad… cela demande un savoir-faire certain dont je ne me sens pas encore doté.

Les produits qui marquent sont généralement ceux qui offrent des possibilités bien supérieures à leur fonction originale. Citons par exemple la caméra GoPro, le Post-it ou encore Minecraft. De tels produits suscitent l’envie de participer à une communauté, échanger des astuces et promouvoir SA marque.

Donnez à vos clients les outils pour créer leurs propres expériences produit.

Et vous ?

Comment faites-vous la promotion de vos produits ? Tentez-vous de tout révéler ou au contraire essayez-vous de laisser le client explorer le produit par lui-même ?

A fond les ballons !

Peu d’articles sur le blog, ça veut donc dire que… ça bosse dur ! On est en pleine phase de prototypage et c’est une étape cruciale. Si le concept fonctionne, ça voudra dire que je vais avoir beaucoup de travail dans les mois qui viennent : nom, logo, création d’un site internet, industrialisation, e-boutique, blogging et réseaux sociaux, marketing, vente à la sauvette et tout et tout !

Revenons donc un peu sur le prototypage.

Les éléments innovants du produit étant de petite taille, nous avons utilisé des restes de mousse à prototyper (je n’ai pas le nom exact sous la main) pour fabriquer un modèle. Dans notre cas, il aura d’abord fallu créer le modèle dans un logiciel de CAO 3D puis le sauvegarder en IGES (format d’entrée du logiciel qui va créer les trajectoires d’outils). John a ensuite créé les trajectoires d’outils en spécifiant quelles opérations seraient faites pas un foret de gros diamètre puis celles par un foret de petit diamètre et enfin celles par un foret à embout rond pour les finitions. Il a fallu ensuite simuler les trajectoires d’outils dans le logiciel puis sur la machine pour vérifier qu’il n’y a pas d’incohérence et enfin, usiner la pièce. Les pièces font quelques centimètres de côté, mais la durée d’usinage va tout de même de 2 à 5 heures environ. Bien sûr, John est encore en train d’apprendre à se servir des machines et il est probable que l’on puisse aller plus vite en améliorant les trajectoires d’outils et en jouant sur la vitesse de déplacement du foret.

Pour ma part, j’ai récupéré les modèles, les ai retouché (morceau cassé ou ponçage nécessaire) et ai ensuite fabriqué des moules à partir de là. Pour ce faire, on a acheté du silicone, de la cire à parquet et de l’anti adhésif. On applique la cire pour créer une couche protectrice autour du modele en mousse (poreux donc potentiellement absorbant pour le silicone), puis on applique de l’anti adhésif pour éviter que le silicone ne colle au modèle. Enfin, on mélange deux trucs visqueux qui composent le silicone et on coule le tout très délicatement autour du modèle. 16 heures plus tard, le moule est sec et prêt à être démoulé. Il ne reste alors plus qu’à refaire du silicone et à le couler dans le moule après avoir remis une couche d’anti adhésif pour avoir le produit final (ça sèche à côté de moi en ce moment même…). On a eu quelques soucis de bulles qui se forment lorsque l’on mélange le silicone et qui créent des petits trous, mais comme c’est un proto, ça n’a pas beaucoup d’importance. Pour le produit final, il faudra tout de même construire une sorte de caisson avec une pompe pour faire le vide dans lequel on mettra le silicone pour se débarrasser des bulles.

Tout ceci n’est probablement pas très intéressant à lire, mais c’est passionnant à faire ! Et voir le produit que l’on a conçu prendre forme devant ses yeux est super excitant. Bon, on fait encore pas mal d’erreurs, mais on apprend beaucoup.

Voici quelques photos de la fabrication :

UsinageUsinage2

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Pas encore d’indice sur le produit en lui même, à part ces photos… mais si vous trouvez sans être dans la confidence, vous êtes très forts ! J’attends de valider le concept dans les prochains jours. Si ça ne marche tout simplement pas, il n’est pas exclu de partir sur une toute autre idée. En revanche, si le concept fonctionne, vous allez beaucoup en entendre parler (sur ce blog tout du moins !)

photo credit: ralphbijker via photopin cc

J’aurais voulu l’inventer : La tong-décapsuleur

Voilà, l’été a définitivement tiré sa révérence. Il est temps maintenant de regarder en arrière ce qui a rendu cet été 2011 si imprévisible. Et pour certains, ce pourrait bien être la démonstration d’un ami qui a décapsulé toutes les bières de la plage avec sa tong au coucher du soleil.

Oui, intégrer un décapsuleur dans une chaussure de plage, il fallait y penser ! Au premier abord, on peut parler de produit stupide ou inutile (si on peut ramener une caisse de bière, on a bien la place pour un décapsuleur). Mais en regardant de plus près, il y a bien un marché pour ce genre de produits.

Récemment, en regardant un épisode enflammé de Shark Tank, un type est venu présenter un réveil au bacon (avec des vraies tranches de bacon et un système pour le réchauffer quelques minutes avant l’heure du réveil…). Je ne rentre pas dans le détail, reste que 4 investisseurs lui ont ri au nez tandis que le 5ème restait étrangement calme. Il explique ensuite qu’il était à deux doigts d’investir car ce produit n’est pas, comme son inventeur le présente, le meilleur réveil de tous les temps, mais c’est tout simplement un cadeau gag, qui peut se vendre comme des petits pains au moment de la fête des pères par exemple… et qu’il y a de l’argent à se faire dans l’univers du cadeau-gag.

La tong-décapsuleur est donc de ceux-là : on l’achète pour fanfaronner auprès des copains lors d’une soirée arrosée, on rigole un bon coup et c’est déjà pas mal. Combien de personnes ont des applications iphone totalement stupides et sont très fiers de les montrer à tout le monde ?

tong decapsuleur 2

La leçon d’innovation du Professeur Poupoutre :

– La règle d’or est sans surprise : SURPRENDRE ! Même si votre produit est inutile, si il surprend, il se pourrait qu’il se vende. Parfois, un produit très utile, mais peu surprenant ne va pas trouver d’acheteurs. L’idéal restant évidemment de proposer un produit surprenant ET utile !
– Le cadeau-gag ne se destine pas à tous les marchés. Vous augmenterez vos chances si il concerne les univers de l’alcool festif, des célébrations, du vulgaire ou encore des produits du quotidien (pâtes, papier toilette, brosse à dents etc..). Bon, d’accord, c’est un sujet léger, mais tout de même, si le type qui conçoit les zizis sauteurs ou la planche à clous qui prend la forme de la main lit ces lignes, ça m’intéresserait de l’interviewer ! A bon entendeur.

La 3D pour tous avec Sketchup

La 3D est devenue incontournable lorsqu’il s’agit de présenter un visuel produit à un client. Elle dégage une image de sérieux et plus professionnelle qu’une simple illustration 2D ou un plan Autocad… Voici quelques bons conseils pour débuter avec Sketchup, tout en douceur.

1) Tout le monde n’est pas infographiste (ou ingénieur) !

En effet, même si les films d’animation sont toujours plus bluffants de réalisme et de précision, faire de la 3D aussi réaliste nécessite toujours plusieurs années de formation et l’acquisition de logiciels professionnels tels que Maya ou 3DSMax.
Dans un premier temps, une représentation plus fonctionnelle suffira amplement. Mais même là, les solutions actuelles reposent essentiellement sur les logiciels de CAO (Conception Assistée par Ordinateur) tels que Solidworks ou encore Catia. Ces logiciels, en dehors de leur coût prohibitif, partent du postulat que vous êtes ingénieur et que les termes de chanfrein, bossage, extrusion et mouvement glissière n’ont pas de secret pour vous. Ils sont essentiellement destinés à la conception d’objets mécaniques complexes et permettent d’imposer des contraintes entre les différents éléments, par exemple.
Enfin, si vous avez besoin de créer une représentation 3D d’un produit simple (une chaussette, un meuble, une maison ou … une fontaine) et que vous n’y connaissez rien aux logiciels précédemment cités (comme la plupart des gens, quoi !), je vous conseille de regarder du côté de Google Sketchup.

meuble

2) C’est quoi Sketchup ?

C’est un outil initialement développé par google pour intégrer des vues 3D des bâtiments dans google earth. Le logiciel excelle donc dans l’utilisation de formes simples : cercles / cubes /polygones etc… et en les combinant, on peut à peu près faire n’importe quoi ! L’utilisation est très simple et (avouons-le) 100 fois plus intuitive que celle des logiciels de CAO. Vous voulez un cube ? Tracez un carré et tapez ses dimensions au clavier. Puis cliquez sur le carré et « tirez-le » vers le haut. Tapez la hauteur et c’est dans la poche ! Aucun terme technique, aucun calcul. Le logiciel est gratuit et il existe plein de tutoriels très bien faits pour en apprendre les bases. Je ne connais pas encore toutes les fonctions, mais je suppose qu’en les maitrisant bien, on peut créer des objets en quelques minutes seulement. On ressort ensuite avec une image que l’on peut retoucher ou intégrer dans ses documents commerciaux.

velo

3) Comment ça marche ?

– On démarre par la partie la plus grossière du produit. Pour une table, on commence par dessiner le plateau. Puis on lui donne de la profondeur. Sur une des faces, on trace alors le contour des pieds puis on leur donne forme et hop ! Une table !! Faire la même chose en partant d’un pied aurait été bien plus compliqué.
– Ensuite, on rajoute les autres éléments. On peut alors créer un vase ou une TV à mettre sur la table, de la même façon. Pour les objets de la vie courante, on peu chercher du côté de la base de données Sketchup, sur internet, où des milliers de modèles tout prêts vous attendent !
– Enfin, on applique des textures (bois, cailloux, métal etc… des centaines de possibilités) et on a notre objet en 3D.
– On choisis sa vue et on sauvegarde l’image en format .jpg, par exemple. On peut également créer des vidéos qui changent de points de vues, pour faire le tour de l’objet, par exemple.

Bassin rempli d'eau

4) OK, je m’y mets !

Bonne décision ! Prévoyez quelques heures d’entrainement avant d’attaquer votre projet.
Pour télécharger et installer Sketchup, suivez ce lien : http://sketchup.google.com/intl/fr/

Et voilà quelques tutoriels très bien faits : 
http://www.formation-sketchup.fr/Tutoriel-Cours-SketchUp.html

http://www.graphfr.com/tutoriaux/PREMIERE-APPROCHE-GOOGLE-SKETCHUP_423.aspx
http://sketchup.google.com/intl/fr/training/videos.html (en anglais)

Pour finir, quelques exemples d’objets créés sur Sketchup (pas par moi…) pour vous donner une petite idée des possibilités de la bête :

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J’aurais voulu l’inventer : le cadre de plaque Sport Chalet

Aux USA, les plaques d’immatriculation ont besoin d’un cadre pour les tenir. Évidemment, au pays du marketing, les vendeurs de voitures ont vite fait d’accoler leur marque à ce cadre. Cependant, certains préfèrent acheter des cadres personnalisés : avec des palmiers ou recouverts de faux diamants ou encore aux couleurs des Lakers.

hawaii-license-plate-frame2

C’est sur ce marché que Sport Chalet, une enseigne de magasins de sport a fait un joli coup. Dans chaque magasin Sport Chalet, vous pouvez emmener gratuitement un cadre de plaque avec l’inscription « I’d rather be XXX » , XXX étant le nom de votre sport favori. Quelques exemples :
– I’d rather be surfing (je préfèrerais être en train de surfer)
– I’d rather be cycling (je préfèrerais être en train de faire du vélo)
– I’d rather be hiking (je préfèrerais être en train de randonner)
– I’d rather be skating (je préfèrerais être en train de faire du skate)…
… vous saisissez le concept. Bien évidemment, Sport Chalet apparait également sur le cadre.

sportchalet

Pourquoi ce produit est-il génial ?

Tout d’abord, il est gratuit et tout le monde peut l’utiliser. L’enseigne ratisse large, comme l’est sa clientèle.
Ensuite, cet objet publicitaire tout simple n’est pas directement lié au métier de Sport Chalet. A Priori rien ne prédestine une enseigne de matériel de sport à lancer un produit automobile. Or, c’est un carton, et pas seulement parce que les sportifs clients de Sport Chalet possèdent également une voiture mais surtout parce que le message délivré par leur voiture est clair : je suis sportif avant tout et vivement que j’arrive à la plage / à la montagne / au skate park (rayez les mentions inutiles). C’est le contrepied de la voiture : « je suis en train de conduire, mais je préfèrerais être en train de pratiquer mon sport favori »…
Enfin il est communautaire. Les autres automobilistes avec une plaque « Nissan of Santa Monica » vont vouloir eux aussi afficher leur appartenance à une tribu sportive et changer leur cadre de plaque ringard.

Je vous laisse, je vais chez Sport Chalet me procurer le cadre « I’d rather be starting Up my company » !

Et vous, avez-vous pensé à toucher vos prospects dans un domaine qui n’est pas le vôtre mais où vos valeurs ont du sens ? Avez-vous d’autres exemples de telles pratiques marketing ?

J’aurais voulu l’inventer : Clean Bottle

Que peut-on bien inventer de plus ? Ce produit est si simple que tout a déjà été fait ! On peut souvent se retrouver face à ce genre de remarques au moment de démarrer un projet innovant. Voici un bon exemple pour clouer le bec aux « anti-innovation »…

Clean Bottle est un produit inventé en Californie et qui veut révolutionner… accrochez-vous… les bidons d’eau pour vélos ! Quoi de plus bête qu’un bidon en plastique qui vient s’accrocher sur n’importe quel vélo avec pour seul but d’épancher sa soif ?!

Le produit Clean Bottle, comme son nom l’indique permet de répondre à un besoin tout simple : pouvoir laver facilement son bidon après le sport (ou plus souvent après que l’eau ait croupi 3 semaines dans le garage, le temps que l’on ressorte le vélo !). Les plus belles inventions sont les plus simples : on n’arrive pas à laver le fond ? Alors pourquoi ne pas permettre au fond de se dévisser ? Comme ça, on peut nettoyer des deux côtés et la bouteille reste propre.

CleanBottle1

La bouteille existe depuis des millénaires. Le bidon en plastique depuis des dizaines d’années… Pourquoi personne n’a jamais pensé à faire un accès par le fond ? Pourquoi ai-je moi même fait des dizaines de vaisselles de biberons, de bidons ou de carafes d’eau (la palme revenant sans conteste à la théière !!), à galérer pour nettoyer dans tous les recoins sans jamais me demander si il n’y avait pas un moyen de se simplifier la tâche ? Les bonnes idées découlent toujours des bonnes questions.

Qui est partant pour révolutionner la brosse à biberons (j’étais parti sur la brosse à chiottes, mais je me suis ravisé !) ou encore le pot de fleur ?

PS : le site internet de Clean Bottle propose une promotion 3 achetés, 1 gratuit… Je trouve cette promo complètement en décalage avec le produit. Si il est si génial, on n’aurait besoin que de 1 ou 2 bidons… et pas de bidons de rechange au cas où… Aveu de faiblesse ?